Un magnifique premier EP pour Samifati. Chaï sort aujourd’hui sur le label Trickart.
Samifati, ce violoniste beatmaker, originaire de l’Orient et Nantais d’adoption, sort aujourd’hui Chaï, son premier EP, signé sur le label Trickart. Ce musicien, livre un magnifique opus de quatre morceaux. Chaï nous balade dans différents univers musicaux avec des partitions de violon captivantes et un beatmaking puissant.
Nous avons eu un gros coup de cœur pour le morceau Rose, une douce balade au Violon avec un beat énergique. Nous vous conseillons tout de même d’écouter l’ensemble de Chaï.
À l’occasion de cette sortie, nous avons posé quelques questions à Samifati.
SAMIFATI, raconte nous ton parcours dans la musique.
Je suis issu du Conservatoire de Lorient où j’y ai étudié principalement la musique classique. J’ai commencé le violon lorsque j’avais 6 ans. Après 13 ans au Conservatoire, j’ai quitté Lorient pour Nantes où j’ai rencontré d’autres musiciens notamment dans des scènes ouvertes et sur les bancs de l’école. On a monté un groupe de Hip Hop Soul, on était 7 sur scène, c’était fun ! C’était ma première vraie expérience musicale en dehors du Conservatoire.
Comment t’es venue l’idée de mixer : MPC et Violon pour tes morceaux ?
Lorsque le groupe s’est séparé, j’ai eu envie de faire un projet qui était plus simple à gérer parce qu’à 7, il y avait 7 avis, envies et plannings différents. Dès le départ du projet SAMIFATI, j’avais envie de travailler avec de la vidéo sur scène. Je connaissais déjà Axel Vanlerberghe, vidéaste et réalisateur, avec qui je travaille aujourd’hui sur le projet et qui a écouté les premières maquettes avant même de trouver le nom SAMIFATI. Nous sommes deux dans le projet, Axel pour la partie vidéo, motion design et projection vidéo en live et moi pour la partie musique.
Tu te considères plus comme un beatmaker qui fait du violon, ou comme un violoniste qui fait du beatmaking ?
Je me considère plus comme un violoniste qui est aussi musicien électronique et pas vraiment comme un beatmaker finalement. Ma façon de composer est assez « orchestrale » plutôt qu’issue du sampling. Après, est-ce qu’un beatmaker travaille essentiellement avec des samples, où est la limite entre beatmaker et musicien électronique, ça je ne saurais pas trancher sur le sujet !
Ton premier album Chaï, sort sur le label Trickart le 26 mai. Tu peux nous raconter quelle est l’histoire de ce premier EP.
Le projet SAMIFATI existe depuis fin 2012 et j’ai pris du temps avant de travailler sur cet EP. Ce disque c’est un peu un panel de ce que j’aime musicalement, de mes influences dans les sonorités. Trickart est un nouveau label nantais et Chaï est le premier projet que le label sort.
Chaï veut dire « Thé ». En gros dans le monde il y a deux étymologies pour dire Thé, il y Thé, qui a donne « Tea » et puis il y a « Chaï » qui a donné des déclinaisons dans beaucoup de langues, en Hindi, en Arabe classique, en bulgare… Chaque track de l’EP a un nom de thé ou d’infusion.
À l’écoute des quatre morceaux présents sur Chaï, j’ai eu l’impression de naviguer entre quatre univers différents. C’est juste une impression ou c’est ce que tu voulais apporter à cet EP ?
C’est ce que je voulais effectivement, c’est cool que ça se ressente ! Les morceaux ont 4 univers différents mais j’ai essayé de trouver une cohérence dans la composition puis dans le son avec les ingénieurs du son avec qui j’ai eu la chance de travailler. Pour ce premier EP, j’ai travaillé avec Mathieu « MrGib » Gibert qui est membre de la Fine Équipe et qui a monté le OneTwoPassIt studio à Bagnolet et Damien Bolo de Spectrum Studio au Mastering. Ils ont vraiment donné une dynamique et une couleur au son de l’EP.
Le premier morceau s’appelle Jasmin, le second Lotus. Tout au long de l’album, il y a la voix d’une chanteuse qui rappelle très facilement façon de chanter dans des pays Asiatiques. La culture d’Asie t’influence dans tes compositions ?
C’est marrant que tu dises ça, parce qu’en fait les samples de voix ne sont pas tous asiatiques ! De façon générale, je suis plus touché par les voix de femmes. Après effectivement, la culture Asiatique est une source d’inspiration mais, je m’inspire de la World Music dans son ensemble. Je commence à avoir une bonne collection de musique du monde en vinyles que je trouve dans les vides greniers et brocantes pour quelques euros, au milieu des disques de Michel Sardou et Yvette Horner. J’essaie de trouver des disquaires pendant mes voyages à l’étranger aussi. Et puis bien sûr, je passe beaucoup de temps sur Youtube et autres pour découvrir de la musique.
Il y a des morceaux très joyeux comme Gunpowder et d’autres plus calmes, limite tristes, je pense notamment à Rose. Chacun des morceaux de ton EP a et raconte une histoire différente ?
Libre à chacun d’imaginer une histoire ! Quand je compose, je pense aux émotions que certaines suites d’accords et d’harmonie peuvent m’évoquer. C’est plus ça que j’ai cherché à atteindre : susciter des émotions.
Tu as d’autres projets à venir ? Pas forcément au niveau musical d’ailleurs !
L’année dernière, on a mis en place avec mon pote Raymon Lazer (nantais aussi d’ailleurs) une création dans le cadre du Festival Interceltique de Lorient en collab avec Red Bull. C’était une battle contre le Bagad de Lorient, la musique électronique contre la musique celtique. C’était assez fou de jouer avec 40 musiciens. C’était tellement cool à faire, que cette année on remet le couvert pour un Acte II ! Ça aura lieu le dimanche 9 Août à Lorient.
Depuis quelque temps déjà, tu as lancé sur les internets, le clip vidéo du morceau Lotus (présent sur l’album). Ce clip a été filmé à 20 mètres sous terre, dans une réserve d’eau. C’est une histoire de fou ce clip …
C’était vraiment chanmé de faire ce clip là ! Le réservoir est à Lorient et j’ai découvert ce lieu il y a 5 ou 6 ans, c’était un jour où il était possible de le visiter parce qu’il est fermé la plupart du temps. Il doit être ouvert 3 jours par an. Le lieu m’avait vraiment marqué à l’époque ! C’était un lieu hyper utilitaire à sa construction mais on dirait presque une église par son architecture. Le réservoir n’est plus utilisé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. C’est un lieu qui est assez peu connu des Lorientais même s’il fait partie du patrimoine de la Ville.
On voulait tourner une vidéo Live, c’est à dire avec notre scénographie, la projection vidéo et jouer en direct. On cherchait un lieu un peu atypique. Ce lieu là m’est revenu, on a proposé le projet à la ville de Lorient qui a été hyper emballée par le projet. Du coup, les services techniques de la ville nous ont fait descendre une ligne électrique dans le réservoir et ont pu descendre notre matériel, la sono, nos flycases et des caméras puis on a tourné ça. Pour la petite histoire, il faisait hyper froid ce jour là, c’était au mois de décembre. Mais on ne voulait pas tourner en sweat. Du coup, on a gagné un bon petit rhume.
Il y a d’autres clips à venir ? Ou un seul suffit ?
On a tourné un autre clip en Mars dernier. On est parti 4 jours au Maroc pour le tourner. Ça sort au mois de Juin.
Le dimanche 24 mai tu as joué au Mini BPM, le 6 juin tu seras également à Nantes. Tu as d’autres dates de prévues ?
Carrément, on sera à Nantes le Samedi 6 Juin pour l’évènement « En 2 temps 3 mouvements » de la Malle Faisante (event Facebook). On sera en co-plateau avec les copains de HHH et Zanka. Sinon on a pas mal de concerts qui sont en cours de confirmation. Le live est une partie importante du projet.
Un petit mot pour la fin ?
Merci Cosmic Show pour le support et bonne continuation à vous !