Entre deux vinyles avec Pipholp.

Cosmic Show est allé à la rencontre de Pipholp a.k.a Sim Tranber, jeune DJ et producteur originaire de Saumur. En parallèle de ses études aux Beaux-arts d’Angers, Pipholp mixe régulièrement sur Nantes et Angers.

Après un live remarquable au Goutez électronique, il a enchaîné les DJ sets dans les lieux et soirées emblématiques de l’Ouest comme à la Station Rose pendant une Chronic au C02, la Domingo au Bar du Quai, en tant qu’invité de Voiceless ou du jeune collectif nantais Outsight. Sim a même été jusqu’à mixer au mythique Astropolis, le festival électronique breton perdurant depuis l’âge des raves. Il n’est pas rare de le croiser derrière les platines du bazar ou O’Jacaré non plus. Côté production il a signé deux EP, un sur Minimalaysia label asiatique et l’autre sur Somnambule Recordings. Vous l’aurez compris, Pipholp est un musicien hyperactif et passionné.

Bonjour Pipholp, est ce que tu peux te présenter musicalement et me dire comment en es tu arrivé à la Micro-house ?

J’ai commencé la guitare classique à 7ans, j’ai appris la musique cubaine et globalement Sud-américaine. Après je suis passé à la guitare électrique, les classiques comme Jimmy Hendrix ou encore les Red Hot m’ont apporté la touche funky tout en écoutant et jouant des choses plus noise comme Sonic Youth par exemple. J’ai découvert la MAO (Musique assistée par ordinateur) en m’essayant au Abstract Hip Hop. Peu après j’ai été à Berlin, au Trésor, et la j’ai pris une grosse claque, j’ai apprivoisé peu à peu la minimal en sortant régulièrement à Concrete. Dans ma démarche j’essaie de comprendre comment, grâce aux pionniers, en est on arrivé là. Ce qui m’intéresse c’est la musique concrète, retravailler des enregistrements, et ça c’est ce qu’on fait en mixant.

Justement tu mixes souvent mais tu joues aussi ton propre live, mêlant guitare et machines analogiques. Au Goûtez électronique tu as mis tout le monde d’accord, est ce que tu as prévu de le rejouer ?

Euh ouais … (rires) Je ne peux pas en dire beaucoup c’est encore secret, mais c’est sera dans environ deux mois, dans une bonne soirée nantaise qui a lieu tout les mois au C02 … J’y travaille et à côté de ça, une autre très grosse surprise est aussi en préparation…

En revanche tu es bien programmé à la prochaine Wine & Mix au Bar du Quai. Comment appréhendes-tu cette date ?

Je ne connais pas trop Moonoo, le DJ qui joue après moi. Je vais jouer comme d’habitude. Je vais commencer Soft avec des sons Funk et Afro puis partir sur de la grosse House pour la fin de mon set. Avant ça j’invite Léo Man d’ Artefaact au bazar le 18 février.

A Angers, les soirées Micro-house se font plutôt discrètes contrairement à Nantes ou elles sont bien implantées, notamment par les collectifs Voiceless et Input Selector. Est ce que tu penses qu’il y’a un créneau à prendre ?

Bien-sûr ! Mais ce qu’il nous manque c’est un lieu, certes on a des bars, mais nous n’avons pas de club dédié à la musique électronique avec des horaires de fermetures plus tardives. Je ne parle pas d’une discothèque grand public comme la Peniche ou le Boléro, mais bien d’un lieu comme les Caves ou l’Insula à Nantes, un club offrant une vraie programmation artistique de qualité qui fermera après 2h.

Coté production, tu as signé sur Minimalaysia et Somnanbule et plus récemment un morceau sur Various Artist du label Groundid est ce que d’autre EP sont en prévision ?

En réalité je privilégie plutôt Somnanbule. Minimalaysia c’était mon premier EP, et signer sur un label asiatique je trouve que ça n’a pas trop de sens. Je préfère agir localement.

Comment procèdes-tu pour composer ?

Je ne pars pas avec une idée précise en tête. La première étape c’est l’enregistrement. J’utilise mes machines analogiques (boites à rythmes, synthés, looper), ma guitare avec laquelle je m’enregistre. Sinon, je vais capter des sons dans des endroits improbables comme des carrières, cuves à vins ou même une scierie. Je jam beaucoup puis ensuite je sample et séquence sur le logiciel Ableton. Ce n’est pas totalement analogique mais aucun son ne provient de l’ordinateur, tout vient de l’extérieur.

La question difficile, Si tu dois garder un vinyle de toute ta collection lequel c’est choisirais-tu ?

Je ne veux pas hiérarchiser mes disques, mais je choisirai le Unile 01, parce que c’est un de mes meilleurs potes qui est derrière. Mais c’est dur car ce qui m’intéresse c’est la diversité, je ne veux pas catégoriser les genres. Les artistes qui brisent les frontières arrivent plus à créer une synergie. Pour moi la musique électronique doit sonner vrai et être brute, comme si un groupe la jouait en live. Je suis très sensible à la texture et à la composition du son plus qu’à des genres définis.

Victor Tesson

Etudiant en Info-com à Angers, Victor est avant tout un passionné de musiques. Digger chevronné il exerce aussi en tant que DJ sous l'alias Vikt. Il partagera ses coups de cœurs musicaux, et vous mettra au courant de l’actualité musicale angevine et nantaise.

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